Après son portrait dans notre lettre mensuelle, la parole à l’artiste !
Il y a quelques jours, nous vous proposions dans notre lettre mensuelle un coup de projecteur sur le parcours de Barbara Canepa : son univers baroque, son rôle central dans la collection Métamorphose, et ses nombreuses casquettes créatives.
Aujourd’hui, c’est elle qui prend la parole. Dans cette interview exclusive, l’autrice revient sur ses inspirations, ses choix artistiques, les coulisses du Club du samedi… et nous confie même quelques anecdotes personnelles et projets à venir. Un échange riche, sincère et lumineux, à l’image de son œuvre.
Evidemment celle d’auteur, car je peux explorer en toute liberté la totalité de mon imaginaire, mais j’adore également les échanges et les rencontres artistiques et la collection me permet d’expérimenter tout ça.
Mes souvenirs d’enfance.
J’avais besoin de revenir aux choses simples de la vie. Je voulais simplement partager mon amour pour la beauté qui nous entoure et que les jeunes générations ne voient plus, bien trop occupées qu’elles sont, par un monde virtuel qui va trop vite.
Depuis que je suis petite, j’ai toujours été entourée d’animaux. Je me suis rendue compte qu’ils sont les seuls capables de me recentrer au cœur des choses essentielles, comme des anges gardiens.
Urania, parce qu’elle est une sorcière.
Il y a une carte qui évolue et s’enrichit à chaque tome. Elle n’est jamais exactement la même. En effet , ensemble, on visitera tous ces différents lieux et au 12ᵉ tome, cette carte sera totalement colorée et on pourra ainsi comprendre le secret que cache Urania.
Oui, cela avait été prévu dès le début de la création de la série.
Pour deux raisons simples : la première raison est que je tenais à faire une série en 12 tomes avec une sortie semestrielle, et cela aurait été un engagement presque impossible à tenir pour n’importe quel dessinateur sur une période de 6 ans.
la deuxième raison, c’est qu’après plusieurs déceptions professionnelles, je n’ai, aujourd’hui, plus envie de m’engager avec juste un seul auteur.
Mon travail ne se réduit pas seulement à celui de scénariste, car comme créatrice de la série j’ai un travail plus complexe : maintenir la qualité des ouvrages et une unité générale, en tenant compte des différents styles de chaque nouveau dessinateur, sans perdre l’empathie du lecteur pour les personnages. On ajoute à ça le fait que je suis la coloriste et la maquettiste !
Bref… Mon travail en coulisses est assez conséquent.
Ce sont tous des auteurs exceptionnels, avec chacun une entité et un graphisme très fort mais surtout, ce sont des amis. Des anecdotes? Il y en a plein ! Je ne saurais pas par où commencer !
Dans les prochaines années - et pour la première fois - je compte me concentrer plus sur moi-même et sur des projets personnels que je réaliserai à 100% seule. Je vais revenir à l’écriture, et aux illustrations en traditionnel.
C’est vrai, car mon imaginaire et ma culture sont devenu la marque de fabrique de la collection Métamorphose . Et j’ai souvent été copiée pour ça…
D’où cela vient ? De ma famille et leur amour des livres anciens, de mes études artistiques, de mon amour pour la peinture flamande et les illustrateurs comme Bauer, Rackham, Dulac, Grandville, etc.
Les couleurs dans mes séries personnelles sont aussi importantes pour moi que les dessins … et j’espère que cela se voit! Les couleurs plongent les lecteurs dans l’univers, dans l’histoire, elles sont donc un vrai accompagnement narratif.
Parce Florent Sacré , le premier dessinateur il avais realisé ses pages avec cette technique. Et ces pages étaient tellement belles avant ma mise en couleurs, que cela aurait été une folie de ne pas montrer son travail.
Je raconte toujours la même histoire, dans toutes mes séries, y compris dans “WITCH”. "Au Chant des Grenouilles” est juste pour un public plus jeune et pour les grands qui ont su garder une âme d’enfant.
Vous le saurez très bientôt dans une nouvelle collection qui verra le jour en 2026 ! Dans plusieurs pays!
Je suis quelqu’un de fataliste, je crois fortement au destin. Quand je me retourne vers mon passé, même s’il est plein de difficultés, de conflits et de batailles pour mes droits, tout m’a amené ici, où je suis aujourd’hui.
Je pense que je dirai à la Barbara de 1996 de faire plus attention aux contrats, et aux gens toxiques? Peut-être bien… Donc je suis devenue, forcément, plus sélective dans ma vie après toutes ces mauvaises expériences.
Mais je crois fortement à deux choses :