Sorti en France le 16 mai 2025 chez Kana, Soara et les bâtisseurs fantastiques est le nouveau manga de Hidenori Yamaji, l’auteur d’Atlantid et Marry Grave. Ce premier volume pose les bases d’un univers original où se croisent artisans nains, créatures fantastiques et une héroïne humaine en quête de sens. Un titre surprenant, dans l’air du temps, à découvrir sans tarder.
Depuis l’enfance, Soara n’a connu qu’un seul but : devenir la meilleure chasseuse de monstres du royaume. Orpheline, élevée dans la rigueur et la violence, elle achève sa formation au moment même où humains et monstres signent un traité de paix. Le monde pour lequel elle s’est préparée n’existe plus. Désemparée, Soara erre sans but… jusqu’à sa rencontre improbable avec un trio de nains architectes.
© 2025 - Soara et les bâtisseurs fantastiques T.1 - Hidenori Yamaji - Kana
Ceux-ci sont chargés de construire des habitations pour les monstres : gobelins, slimes, griffons, ... selon leurs besoins spécifiques. Curieuse, Soara se laisse happer par cet univers où l’on ne combat plus les créatures, mais où on leur bâtit des foyers adaptés, chaleureux, pratiques. Peu à peu, elle découvre un nouveau sens à sa vie : créer plutôt que détruire.
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Derrière son pitch décalé, Soara et les bâtisseurs fantastiques séduit par son ton bienveillant et sa fraîcheur. Le manga fonctionne presque comme une série de rénovation façon télé-réalité fantastique, avec des « avant/après » ludiques et des descriptions riches des chantiers. Chaque projet architectural devient une façon de mieux comprendre la culture, les besoins et la personnalité des monstres.
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Le trait fin et expressif d’Hidenori Yamaji accompagne à merveille cette ambiance douce et colorée. Même si certaines pages peuvent être un peu chargées en texte, l’ensemble se lit avec fluidité et plaisir. On apprécie aussi les thématiques abordées : tolérance, reconstruction, quête d’identité et importance d’un foyer.
Soara, en particulier, touche par son parcours. Habituée à tout affronter seule, elle découvre une forme de résilience collective auprès de ces nains bâtisseurs pleins d’humour et d’ingéniosité. Ce premier tome, sans être explosif, convainc par son originalité et donne envie de voir où cette équipe improbable nous emmènera.
Avant d’imaginer des architectes nains et des monstres en quête de maison, Hidenori Yamaji débute en 2016 pour les francophones avec Atlantid, une série de science-fantasy se déroulant dans un monde en ruines. Plus sombre, plus dramatique, ce premier manga déjà bien ficelé mettait en scène des survivants luttant contre un monde dévasté. On y retrouve des thématiques chères à l’auteur : la survie, la reconstruction et une certaine fascination pour les créatures fantastiques, à mi-chemin entre menace et altérité.
En 2017, il enchaîne avec Marry Grave, un manga plus ambitieux, à la croisée de Trigun et Berserk, qui explore la vengeance, l’amour et la perte dans un monde brutal et dangereux. Publié en France en 2019 par Kana, Marry Grave a conquis de nombreux lecteurs malgré son arrêt prématuré au Japon. Yamaji y démontrait déjà un vrai sens de la mise en scène et une passion pour les ambiances travaillées.
Un univers chaleureux, une héroïne en reconstruction, des maisons pensées pour des créatures fantastiques… Soara et les bâtisseurs fantastiques est une belle surprise, originale et attendrissante. Ce premier tome pose des bases solides pour une série relaxante qui allie douceur, créativité et messages positifs. Une lecture à part dans le paysage manga actuel, à découvrir sans hésiter.