Avec Falko, second et dernier tome du diptyque Le Roi des Fauves, on retrouve Ivar, Oswald et Kaya là où on les avait laissés à la fin de Hadarfell. Devenus malgré eux des Berserkirs, condamnés à la métamorphose et à la folie, ils poursuivent leur errance vers celui qui hante leurs rêves : le mystérieux Roi des Fauves.
Dans Hadarfell, trois amis d’enfance avaient commis l’irréparable en braconnant sur les terres du jarl. Leur rébellion, vite réprimée, s’était conclue par un procès inique et une sentence pire que la mort : l’ingestion d’un ver maudit transformant les condamnés en créatures mi-hommes, mi-bêtes. Une malédiction ancestrale qui les liait désormais à une destinée tragique.
Le récit explore avec intensité les sentiments des Berserkirs : la peur de la bête qui sommeille, la rage face à l’injustice, la tentation de la vengeance et le désespoir face à la progression de la transformation. Le voile se lève aussi sur la figure démoniaque du Roi des Fauves, entité ambiguë qui incarne autant la damnation que l’espérance.
© 2025 - Le Roi des Fauves 2 - Falko - Chauvel - Wellenstein -Guinebaud - Lou - Delcourt
Falko offre une conclusion satisfaisante, mais qui laisse un goût d’inachevé. Le scénario reste efficace, sans fioritures, rythmé et crédible dans les réactions de ses personnages. Les héros ne sont pas des figures idéalisées : ils faiblissent, échouent parfois, et surprennent par leur humanité vacillante. Quelques rebondissements marquent la lecture tandis que certains éléments plus prévisibles pourront frustrer des lecteurs plus aguerris.
La fin, bien qu’elle apporte une forme de résolution, n’atteint pas toute la puissance attendue. Si la lutte contre la bête s'achève dans ce tome, l'histoire d'Ivar n'est pas terminée. Au contraire, on est ici à un tournant de celle ci lorsque dans ces quelques dernières pages, l'album s'achève sur un Ivar changé à jamais. On aurait aimé un troisième tome pour approfondir les conséquences et le regard de l’auteur sur ce destin brisé.
Graphiquement, l’album prolonge la réussite visuelle du premier tome : scènes sauvages, visions cauchemardesques du Roi des Fauves sur fond rouge écarlate, visages déformés par la transformation. Les émotions sont parfaitement transmises, même si la couverture, plus faible et peu détaillée, ne rend pas justice au travail global.
Avec Le Roi des Fauves 2 – Falko, la saga s’achève avec intensité. Ce second album confirme la force narrative et visuelle du Roi des Fauves : une plongée dans la fureur, la peur et la métamorphose. Malgré une conclusion un peu abrupte, l’ensemble reste une aventure marquante pour tout amateur de récits fantastiques.